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Petites histoires de la rade...

 

   Il y en eut des naufrages et des abordages en rade de Brest. Mais pas seulement... la presse ancienne nous le raconte : pêche miraculeuse, cyclistes râleurs, élèves-officiers mendiants, projet de bagne... voici quelques petites histoires de la rade, jusqu'en (pour l'instant) 1916 .

 À lire aussi le récit de l'échouage du Duguesclin à l'Ile-Longue



29/02/1852 Naufrage d'un bateau de Lanvéoc.

article issu de : La Presse (Paris)

 

Départemens

 

Finistère.— BREST.— On lit dans l'Océan d'avant-hier : « Hier, vers trois heures du soir, un bateau ponté de Lanvéoc a sombré entre l'île-Ronde et la pointe de l'île-Longue : onze passagers étaient à bord, y compris un tout jeune enfant, que sa nourrice venait de prendre à l'hospice civil de Brest. Les trois bateliers et un magasinier ont seuls échappé comme par miracle à une mort inévitable.

Ils doivent leur salut au devoument intelligent et à l'admirable adresse du patron Jean-Marie Glouaguen de Douarnenez. Bien que sous le vent et à une distance considérable, ce digne marin, témoin des dangers que courait le bateau naufragé, n'a pas hésité un instant à accourir sur les lieux du sinistre, laissant là ses filets qu'il a perdus et tout son attirail de pêche. »

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25/03/1859 Naufrage fatal à l'île-Longue.

article issu de : La Presse (Paris)

 

L'Océan, de Brest, annonce qu'un affreux malheur a eu lieu dans la rade de Brest. Un petit bateau plat, remplaçant le bateau de service habituel, et se rendant de Quélern à Brest, a chaviré entièrement près de l'île Ronde.

L'embarcation n'était conduite que par le patron [Alavoine] et un jeune matelot ; il y avait huit passagers à bord : MM. Lemonnier, capitaine adjudant-major ; Nottet, capitaine ; Bassy, Benoît, sous-lieutenants, le caporal Renn, deux soldats et une marchande ambulante.

L'embarcation partit à dix heures et demie du matin de Roscanvel, et, après avoir viré deux fois de bord, arrivée à la hauteur de la pointe de l'île Longue, elle essaya de virer une troisième fois; la manœuvre, manqua pour n'avoir pas filé assez rapidement une écoute, et le bateau fut complètement chaviré.

Le caporal disparut, les autres passagers réussirent, ainsi que le patron et le matelot, à s'accrocher aux débris; la mer était très grosse, et à chaque instant ils étaient couverts par la lame.



Dessin paru dans Le Monde Illustré du 2 avril 1859 (Gallica)

 

La femme, hissée sur la quille, qui, au premier moment, s'élevait à fleur d'eau, tint avec beaucoup de courage pendant environ une demi-heure; mais le bateau s'enfonçant petit à petit, la malheureuse fut enlevée par une lame, et après elle le patron, puis M. Lemonnier.

M. Bassy, sachant nager, quitta le bateau et se mit, à l'aide d'un aviron, à essayer de gagner le rivage. On ne put le suivre des yeux en raison de l'état de la mer.

Cinq passagers étaient donc restés sur l'embarcation renversée et enfoncée de près d'un mètre lorsque, après environ une heure et demie depuis l'instant du sinistre, l'aviso à vapeur l'Elorn, prévenu par un douanier de la côte, vint les sauver : M. Nottet, capitaine ; M. Benoît, sous-lieutenant, les deux grenadiers, le matelot. Ils reçurent à bord de l'Elorn les soins les plus empressés. On n'a pu retrouver M. Bassy. Dans ce sinistre, deux officiers, le caporal, une femme et le patron [Alavoine], père de six enfants, ont donc trouvé la mort.


Vos commentaires sur cet article

Le patron "ALLAOUEN" est mon ancêtre Jean Baptiste Théodore ALAVOINE mari de Julie SERVAIN et fils de Joseph Etienne ALAVOINE maire de Roscanvel An8 de la République et de Marie Anne LE BOEDEC.
Sur son acte de décès du 22.03.1859 il est noté "noyé en rade". J'ai donc fait le rapprochement, aussi je vous remercie d'avoir ajouté cet article !
Mcfil

>>> J'ai donc rendu, dans l'article, son identité à votre aïeul.

 
15/11/1863 Education des poissons de la rade de Brest

article issu de :La Célébrité, journal officiel de l'Institut Polytechnique (Paris)

 

AVENIR DE LA RADE DE BREST

 

[...] Industrie extractive

L'industrie extractive est celle qui arrache à la nature les produits spontanés et dans lesquels il faut comprendre la chasse, la pêche et l'exploitation des usines.

De la chasse nous n'avons rien à dire, si ce n'est que c'est un objet de distraction ici comme ailleurs.

De la pêche il y aurait beaucoup à parler, disons seulement quelques mots.

Le poisson abonde dans la rade de Brest, et personne ne doute que la production serait bien plus considérable, si l'on domestiquait le poisson, c’est-à-dire si l'homme aidant la nature, ainsi qu'il en a la mission, s'occupait de l'éducation des animaux de la mer, comme il s'est occupé de l'éducation des animaux de la terre et de l'éducation des plantes.

Détruire les poissons nuisibles comme on a détruit les animaux et les plantes nuisibles, multiplier ensuite les poissons utiles, comme on a multiplié les animaux et les végétaux utiles, n'est-ce pas la marche indiquée par la raison, sanctionnée par l'expérience ? C'est donc ici toute une industrie à créer à la porte du débouché. [...]

 

BREST. La rade et le goulet en 1858.
photo Schiavetti-Bellieni, source : arch. munic. Brest, cote 2Fi10499

07/10/1871 Tentative d'évasion d'un insurgé de la Commune.

article issu de : Le Figaro (Paris)

 

Le chapelier Amouroux, ancien membre de la Commune, comparaîtra dans quelques jours devant le 3e conseil de guerre de Versailles. Voici les détails que donne l'Océan, de Brest, sur l'arrestation de cet insurgé dont nous avons été les premiers à annoncer la capture :

Une de ces dernières nuits, un insurgé, détenu sur le ponton l'Yonne, qui est mouillé dans la baie de Roscanvel, avait réussi à se glisser à la mer. Notre homme, paraît-il, avait pris la précaution d'amarrer ses effets, et les avait placés sur sa tête.

Après avoir nagé vers la côte qui est assez éloignée du bâtiment qu'il venait de quitter, notre homme s'aperçut promptement des difficultés qu'il avait à vaincre pour pouvoir attérir. En effet, en cet endroit, les courants étaient très forts, et menaçaient de l'entrainer vers la pleine mer.

Aussi son parti fut vite pris voyant que tous les efforts qu'il faisait devenaient inutiles et que ses forces s'épuisaient, il se mit à crier au secours.

Fort heureusement pour lui, ses cris furent entendus de l'Yonne, et une embarcation fut aussitôt mise à la mer et dirigée du côté d'où partaient les cris. On recueillit notre homme au moment où, épuisé, il allait être englouti.

L'Yonne, vaisseau à hélice, utilisé comme ponton
(vaisseau désaffecté) pendant la Commune.   
source : commune1871.org
 
01/03/1876 Vaisseau "explosif" en rade de Brest.

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

Brest. — On écrit au Bas-Breton le 23 février: [...] « Ces jours derniers a été conduit de Landévennec à Brest le vaisseau le Bresslaw, qui va être installé pour recevoir à son bord des produits de la fabrique Poudre Coton que l'on construit actuellement entre Kerhuon et Brest. Ce vaisseau sera ancré vis-à-vis de l'usine, isolé de tout contact avec d'autres navires. »

 

Isolé des autres car la Poudre coton (ou fulmicoton) n'est rien moins qu'un des deux composants de la dynamite (l'autre étant la nitroglycérine).

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04/10/1876 Comment les femmes du Fret sauvent la vie de leurs maris.

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

Le Fret. — « Mercredi dernier, une agitation fiévreuse régnait sur les quais du Fret. A 7 heures du soir, le brouillard était si épais qu'on n'y voyait rien à six pas devant soi.

Toutes les femmes des pêcheurs, effrayées du danger que couraient leurs maris, avaient allumé de grands feux de landes sur les quais.

Une quantité de jeunes filles faisaient entendre, en soufflant dans des cornets, un bruit étourdissant. Grâce à ces sages précautions, on n'a eu aucun malheur à déplorer, et l'escadrille sardinière est rentrée dans le port, un peu tard mais saine et sauve, à la grande joie des habitants, avec un complet chargement. »

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25/08/1877 Naufrage en rade de Brest.

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

Landévennec. — Lundi dernier, vers 5 heures de l'après-midi, la patache de la douane du port du Tinduf de Plougastel quittait Landévennec ayant 12 personnes à son bord. Un quart-d'heure plus tard elle sombrait. Quatre personnes ont été victimes de cet affreux accident : le patron, un matelot des douanes et deux enfants, filles du lieutenant, l'une âgée de 8 ans, l'autre de 5. Les autres personnes ont été sauvées par le bateau de M. de Mougon qui avait quitté Landévennec quelques minutes après la patache.

 

L'Union républicaine nous apprend que le lieutenant de douanes, M. Masson, et Mme Masson, qui se trouvaient à bord, ont pu être sauvés. Mais quelle poignante douleur, quel désespoir pour ces pauvres parents d'avoir vu périr ainsi leurs deux enfants ! M. Masson a les sympathies de toute la population de Plougastel, et chacun prend part au terrible malheur qui vient de frapper sa famille.

BREST. Une patache de douane.

tous droits réservés, photo Holley, source arch. mun. Brest, cote 2Fi11504.

29/10/1879 Pêche d'un poisson inconnu en rade de Brest.

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

Le Fret. — Un marin du Fret, nommé Ferrec, qui pêchait la sardine l'autre jour en rade de Brest, sentit tout-à-coup un mouvement inusité se produire dans ses filets ; ils étaient agités de secousses formidables. Ferrec eût bientôt l'explication de ce tohu-bohu sous-marin.

Un poisson gigantesque, égaré dans nos parages, s'était jeté dans les filets et s'y était entortillé de telle sorte qu'il n'avait pu les briser.

Ferrec le trouva roulé et ficelé au point de ne plus pouvoir faire usage de ses nageoires.

Le pêcheur prit à la remorque son étrange capture et l'emmena au Fret où il fallut établir un palan pour hisser le monstre à quai. Ce poisson, de l'espèce des squales, a la nageoire dorsale du requin, duquel il diffère d'ailleurs sensiblement et par la forme générale du corps et par sa tête oblongue, beaucoup plus petite que celle du requin.

La mâchoire, relativement étroite, était armée d'une double rangée de dents très-aiguës, On sait que la mâchoire du requin est au contraire immensément large et armée de dents en scie très-fortes à la base.

Bref, quoique la population du Fret compte de nombreux marins ayant navigué sous toutes les latitudes, personne n'a pu dire au juste le nom de ce poisson ; personne n'en avait jamais vu de semblable. Complétons le portrait que nous en avons fait en ajoutant que sa peau, d'une teinte grisâtre, était lisse dans le genre de celle du marsouin et qu'il mesure 2 m. 80 c. de long.

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22/11/1879 Sauvetage à Lanvéoc.

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

Landévennec

On écrit à l'Océan :

Le 9 novembre, le bateau Marie-Perrine, patron Diverrès, de Logonna-Daoulas, revenant de Brest, sur lest, ayant à bord neuf passagers, deux marins et un mousse, a échoué sur la pointe de Poulmic.

Ces treize personnes ont pu sauter sur le rocher avant que l'embarcation ne coulât tout-à-fait.

Ces infortunés étaient voués à une mort certaine, puisque la mer montait ; la nuit allait les surprendre, et le rocher se trouve situé à environ 200 mètres du rivage.

Le côtre de la douane de Landévennec, monté par le patron Pierre Bazin, les matelots Yves Kervella et Jean Le Gall, se trouvant en service dans la baie, ayant aperçu des signaux de détresse, reçut l'ordre du capitaine, M. Riou, qui était à bord, de se diriger immédiatement sur le lieu du sinistre, où, à l'aide de son petit canot, l'équipage de la patache le Rôdeur a pu prendre tous les naufragés à son bord. Ces malheureux, qui poussaient des cris désespérés, voulaient tous se précipiter dans le petit canot et se seraient infailliblement noyés sans le sang-froid des douaniers.

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19/07/1884 Opérations de désinfection et quarantaine en rade de Brest.

article issu de : Le Finistère (Quimper)


Le communiqué ci-dessous s'explique par l'annonce d'une épidémie de choléra à Toulon, le 20 juin 1884.

 

L'Union républicaine a reçu mercredi, de la mairie de Brest, la communication suivante :

« Le Shamroch, qui a quitté les îles d'Hyères pour Brest, sera mis en quarantaine aussitôt son arrivée sur notre rade.

Ce transport doit être complètement déchargé, pour être ensuite désinfecté, avant de partir pour le Tonkin. Il n'y avait pas possibilité de procéder à ces opérations aux îles d'Hyères. Deux vaisseaux de la réserve de Landévennec vont être ramenés en rade de Trébéron pour être placés bord à bord du Shamroch et recevoir son chargement. Toutes les opérations seront faites par l'équipage.

Après que le navire aura été désinfecté ainsi que le chargement, celui-ci sera remis à bord et le Shamroch fera route pour le Tonkin sans avoir communiqué avec la terre.

Le personnel étranger qui pourrait accidentellement être employé sur le Shamroch serait soumis à une quarantaine. Quant aux deux vaisseaux pontons, ils seront eux-mêmes désinfectés avant d'être ramenés à Landévennec.

« Nous pensons qu'en présence des mesures prises, nos concitoyens peuvent être rassurés.

« Les objets contenus dans les 147 boucauts provenant de la Moselle, ont été brûlés.

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14/09/1885 Proposition pénitentiaire pour Brest et Landévennec

article issu de : Le Temps (Paris)


La loi sur la relégation des récidivistes vient d'être votée : en sortant de prison, les petits délinquants et malfaiteurs ayant dépassé la limite des récidives (le quantum) sont expédiés dans les colonies françaises d'outre-mer, après avoir exécuté leur dernière peine d'emprisonnement en métropole.

M. Léveillé, professeur de droit, fait à ce sujet une proposition concernant Brest et Landévennec.

 

L'exécution de la loi des récidivistes

 

La préparation à la relégation. Les pénitenciers maritimes. La rade de Brest.

 

[...] La loi du 27 mai [...] a décidé explicitement que la dernière peine pourrait être au contraire subie en totalité ou en partie dans des pénitenciers spéciaux. L'idée de former des pénitenciers spéciaux est des plus heureuses : il serait en effet puéril de maintenir dans les prisons normales et de traiter notamment par la cellule ces vétérans de la police correctionnelle ou de la cour d'assises, qui ont déjà tâté de la cellule et que l'isolement prolongé n'a pas guéris. Il faut, pour les délinquants qui nous occupent, instituer des établissements particuliers qui aient une double fin ; il faut que ces établissements particuliers soient sans doute des lieux de châtiment, mais il faut par-dessus tout qu'ils soient des lieux de préparation à la vie coloniale. C'est à la vie coloniale après tout que ces hommes sont destinés; nous devons dès lors avoir l'intelligence de fonder pour eux, sur deux ou trois emplacements habilement choisis, des écoles sévères d'apprentissage, où passeront régulièrement, où se plieront à la discipline militaire, où se rompront au travail et à leur genre de travail futur ces incorrigibles qui attendent leur expatriation prochaine.

J'ai parlé de quelques endroits bien choisis; c'est qu'en effet les dépôts continentaux de nos récidivistes doivent réaliser certaines conditions techniques qui se devinent. Nous ne pouvons par des raisons budgétaires multiplier nos camps d'instruction. Il nous faut dès lors chercher deux ou trois localités privilégiées, où nous pourrons facilement isoler et surveiller les condamnés, où la vie matérielle sera peu coûteuse et cependant abondante, où nous trouverons enfin pour l'immédiat emploi de la main d'œuvre pénale de larges opérations d'utilité publique à poursuivre. Si je ne me trompe, aucune partie du territoire ne vaut à ces divers égards la magnifique rade de Brest.

Brest est dans la région de l'Ouest notre grand arsenal français; il domine comme un poste avancé la Manche et l'Océan. Brest, malheureusement, n'est pas fini; depuis Vauban, il est resté inachevé. Un ennemi qui arriverait par la baie de Douarnenez et qui débarquerait à Crozon prendrait Brest à revers et couvrirait la ville d'obus.


BREST. La rade-abri, en 1880.
source arch. municipales de Brest, cote 2Fi04677. S

Brest manque, en outre, d'un avant-port en eau profonde, de telle sorte que nos cuirassés en temps de guerre seraient dans l'impossibilité d'y charger en quelques heures le charbon nécessaire aux expéditions rapides. Ces entreprises que je cite avant toutes les autres, la mise en état de la presqu'île de Crozon, le creusement de l'avant-port de Brest en eau profonde, ont été depuis longtemps signalées par nos amiraux comme des travaux qui intéressent au premier chef la sûreté de nos côtes et la défense nationale.

[...]

Oui, nous devons finir Brest ; et j'estime que nous commettrions une faute impardonnable si nous portions à droite, à gauche, un peu partout, si nous éparpillions la force énorme que représenteront les contingents de la relégation. Nous devons bien plutôt concentrer notre action sur un terrain étroit, limité, que nous aurons d'abord reconnu avec soin, afin que cette action soit féconde et qu'au plus vite nous démontrions par des résultats tangibles la puissance du système. On a souvent demandé, depuis 1854, ce qu'avaient produit les bras de la transportation; je ne voudrais pas que dans dix ans le gouvernement fût embarrassé quand on lui demandera ce qu'auront produit depuis 1885 les bras de la relégation. Je voudrais qu'à cette date nous pussions montrer à nos amis et à nos ennemis le principal port de l'Ouest terminé, également prêt aux luttes de la paix et aux chocs de la guerre, capable notamment de recevoir sans confusion et d'embarquer sans retard les dixième et onzième corps d'armée, que lui amèneraient de Rennes et de Nantes les voies ferrées convergentes.

Nous n'avons pas besoin pour loger des repris de justice d'édifier à coups de millions des constructions neuves qu'il nous faudrait attendre longtemps encore. Il existe dès maintenant à Landévennec une flotte de navires en bois qui vieillissent inutiles sur leurs ancres, et qui constitueraient dès demain, si le gouvernement s'y résolvait, d'excellents pontons. Je désirerais que ces navires quittassent les eaux tranquilles de Landévennec et que l'administration les convertît en casernes mobiles. Ces casernes flottantes empêcheraient tout contact de la population libre avec les condamnés elles seraient conduites au plus près de la côte et comme à pied-d'œuvre elles seraient mouillées en face des chantiers successivement organisés. De cette façon, les récidivistes, installés à bord des pontons, vivraient dans les conditions les plus hygiéniques au grand air; ils trouveraient sur place, en fait de grains, de viande et de poisson, une nourriture tonique; ils prendraient peu à peu l'habitude de ces rudes travaux extérieurs, auxquels je pense qu'on les affectera surtout dans nos colonies, quand nos colonies s'aviseront à leur tour de réclamer des quais, des jetées, des bassins pour compléter leur outillage économique.

[...]

En résumé, je demande que, pour mettre en train la loi nouvelle, nous chargions, avant tout, le ministère de la marine, qui connaît seul les exigences de la vie coloniale, de créer en nombre restreint des pénitenciers spéciaux. Ces pénitenciers spéciaux constitueraient, pour les hommes destinés à l'expatriation pénale, des lieux d'assouplissement et d'instruction professionnelle, en même temps que des gares de triage et de départ.

 

JULES LEVEILLÉ,     

professeur à la Faculté de droit de Paris.     

 
13/06/1887 Sauvetage en rade par le bateau à vapeur pour Landévennec.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

Un sauvetage en rade. On nous écrit hier soir :

Monsieur le rédacteur,

Encore sous l'impression du sauvetage opéré aujourd'hui, en rade de Brest, par le bateau à vapeur la Marie-Louise, je m'empresse de vous en adresser la relation.

Ce matin, au moment où la Marie-Louise passait entre l'île Ronde et la pointe de l'Armorique, se rendant à Landévennec, un homme se baignait dans la passe. Comme cet homme paraissait bon nageur et que d'ailleurs il ne réclamait aucun secours, on supposa qu'il s'était déshabillé dans l'île, à quelques mètres de laquelle il se trouvait, et le bateau continua sa route.

Néanmoins, quelques passagers connaissant la violence du courant en cet endroit, remarquèrent avec effroi que le nageur se dirigeait vers la pointe où l'observaient et l'attendaient plusieurs de ses camarades. Dès lors ils ne le perdirent plus de vue et furent assez heureux pour apercevoir les signaux désespérés que firent, à un moment donné, les hommes restés à terre.

Le capitaine Kerjean, aussitôt prévenu, vira de bord, avec l'assentiment unanime des passagers, et se dirigea vers le malheureux que le courant entraînait en rade et qui fut heureusement recueilli par le canot du bord et débarqué à la pointe.

Il n'était que temps, car cet imprudent baigneur, qui avait traversé la passe une première fois, sentait ses forces s'épuiser. Il a d'ailleurs déclaré lui-même qu'il se voyait f.. ichu.

Inutile de dire qu'équipage et passagers furent chaleureusement remerciés et du naufragé et de ses camarades.

Dans la circonstance, on ne peut que louer le capitaine Kerjean, pour la rapidité et l'adresse avec lesquelles il s'est porté au secours du malheureux en danger de se noyer.

Il ne faut pas oublier non plus le matelot Pailler et un passager de bonne volonté qui, au premier avis, sautèrent dans le canot et contribuèrent ainsi au sauvetage.

Veuillez agréer, etc.

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24/08/1887 De la compétence du patron de l'Eurêka.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

Une promenade involontaire en rade.Nous recevons la lettre suivante :

Brest, le 22 août 1887.

Monsieur,

Permettez-moi de vous faire connaître les faits suivants, qui se sont passés hier, pour accomplir le trajet de Brest au Fret, par le bateau à vapeur l'Eurêka.


BREST. Embarquement au quai de Tourville (détail).
photo Emile Mage - source : arch. mun. de Brest - cote : 2 Fi 11387

A 7 heures précises, le bateau se trouvait au complet de voyageurs et l'on demandait à ce qu'on ne laissât plus embarquer personne. Il nous fut répondu que deux ou trois personnes de plus ne feraient pas couler le bateau, et malgré toutes les protestations des voyageurs et en particulier d'un marin qui s'écriait que le bateau était trop chargé, on a continué de laisser embarquer pendant cinq autres minutes : les deux ou trois personnes ont fini par faire un excédent de chargement pouvant occasionner de graves accidents.

C'est ainsi que, quand on s'est mis en marche, le mécanicien est venu sur le pont prévenir le patron qu'il ne pouvait faire fonctionner la machine et qu'il craignait qu'on ne pût arriver, tellement le bateau était incliné.

Le patron répondit qu'on n'avait rien à craindre et on continua d'avancer par forte brume. Une demi-heure après, nous nous aperçûmes que nous avions fait fausse route. Au lieu de l'île-Longue, nous avions devant nous le fort du Corbeau. Nous étions passés en vue de l'île Ronde, que le patron a sans doute prise pour l'île-Longue, et à côté d'un coffre rouge sur un des côtés duquel on pouvait lire le mot « Renard ».

Maintenant, voulez-vous savoir où le patron du bateau a fini par nous conduire après une heure de marche au travers de la rade ?

Nous devions aller au Fret ; à huit heures précises on nous jetait sur les rochers de Lanvéoc ! Grand effroi des voyageurs, qui commençaient à prendre la panique en apercevant les rochers à une demi-distance du navire.

Fort heureusement il n'y a pas eu d'avaries, parce qu'on avait diminué la vitesse depuis quelques minutes ; on avait stoppé à temps et fait machine en arrière ; mais si le bateau s'était avancé de quatre à cinq mètres plus avant, nous restons en détresse.

Tout cela est bien pénible, et je ne comprends pas qu'on puisse confier la vie de 300 à 400 personnes à un homme qui, ma foi, ne paraissait pas trop connaître la rade, par un temps de brume.

De plus, ne devrait-il pas exister une police qui empêchât les bateaux de prendre trop grande charge ? On ne doit pas être exposé à se noyer, quand on va se promener.

J'oubliais de vous dire qu'un chien avait pris passage, comme nous; mais lui, prudent, quand il a vu l'inclinaison du bateau, a mieux aimé se jeter à la mer que de risquer d'aller échouer sur les roches de Lanvéoc.

Recevez, etc.

Un échappé d'un accident manqué.

 
25/08/1887 De la compétence du patron de l'Eurêka, suite.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

En rade.Nous recevons la lettre suivante :

Brest, le 24 août 1887.       

Monsieur le rédacteur,

Ayant lu dans votre journal de ce jour, 24 août, un article me concernant, je viens vous prier de vouloir bien donner place, dans votre journal, à la réponse.

Le vapeur Eurêka, appartenant à M. Le Roux, et que je commande, est parti de Brest pour le Fret, dimanche dernier 21 août, à 7 h. 5 du matin, avec 211 voyageurs et non 3 ou 400.


BREST. Flotte de M. Le Roux. 1885. Les vapeurs à hélice Eurêka et Archimède au 1er bassin.
source : archives municipales de Brest, cote 2Fi04449

 

Au départ, le bateau gîtant sur bâbord, j'ai prié MM. les voyageurs de vouloir bien passer l'autre côté, afin de redresser le bateau, chose qui a été faite aussitôt ; il y avait de la brume, et plus nous avancions, et plus cette brume devenait épaisse ; 35 minutes environ après le départ de Brest, j'eus connaissance de la bouée du Renard, que je laissai à bâbord ; comme le courant était très fort, je tenais plutôt sur bâbord, afin de pouvoir prendre connaissance de la côte de Lanvéoc ; c'est ce qui fut fait. Quelque temps après, je fis diminuer de vitesse et aperçus aussitôt la côte. Je crie : Stoppe et machine en arrière ; ayant bien reconnu la côte, je suis revenu sur tribord, ai accosté la cale du Fret sans accident, sans avoir même rencontré le fort du Corbeau sur ma route, et malgré ce grand retard, je suis arrivé au quai de Brest (retour du Fret), à 9 h. 15 du matin, c'est-à-dire à l'heure ordinaire.

Je puis dire à M. L'Echappé qu'en temps de brume, il n'y a pas de pilote ; qu'en outre, sans flatterie aucune, je lui prouverais aussi que je connais parfaitement bien la rade de Brest, ainsi que les rivières y aboutissant et toutes les côtes du Finistère ; quant à lui, il ne paraît pas connaître grand chose de la rade de Brest, il ne sait probablement pas où se trouve le fort du Corbeau, et du moment que j'avais eu connaissance de la bouée du Renard, je me trouvais donc parfaitement dans ma route.

PERROT, Patron de l'Eurêka.        

 

Remarque : Le vapeur Eurêka est autorisé à porter 250 voyageurs ; dimanche il n'y avait à bord que 211 personnes. Conséquemment, l'Eurêka n'a pas pris cette fois, pas plus qu'à ses autres voyages, une trop grande charge.

 
08/12/1887 Déménagement dominical fatal.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

Landerneau. — On nous écrit :

Dimanche matin, le sieur Inizan, terrassier à Landerneau, sa femme et sa fille, quittaient le port de Landerneau, avec leur mobilier, à bord du bateau la Sainte-Anne, de Roscanvel. En passant près de la roche de St-Jean, Inizan, en voulant empêcher certains objets de son mobilier de tomber à l'eau, y est tombé lui-même. Sa femme avertit aussitôt le patron du bateau. Inizan savait un peu nager ; le patron lui jeta les avirons, lui disant de les saisir ; mais ceux-ci prirent une autre direction Se voyant perdu, Inizan cria à sa femme et à sa fille : « Je vois bien que vous ne pouvez me sauver. Au revoir, ma fille ! » Et, entraîné par le courant, sans qu'il ait été possible de lui porter secours, il disparut. Il était âgé de 38 ans.

Mardi soir, malgré toutes recherches, son corps n'était pas encore retrouvé.

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19/09/1888 Réclamations au sujet des transbordements des vapeurs de la rade.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

Les vapeurs de la rade. — Nous recevons de nouvelles plaintes au sujet de l'organisation défectueuse du service des petits steamers de la rade. L'un de nos lecteurs nous écrit pour nous signaler l'état de dangereux délabrement des embarcations qui servaient à transborder, dimanche, au quai de Roscanvel, les passagers du Mousquet. L'une de ces embarcations faisait de l'eau comme un panier, à tel point qu'un mousse était continuellement occupé à écoper ; ce qui n'empêchait pas le patron d'y empiler un nombre exagéré de voyageurs, malgré les plaintes des femmes et les cris des enfants.

Un homme est même tombé à l'eau ; il savait nager et a pu se tirer d'affaire. Mais de graves catastrophes pourraient se produire si on n'arrivait pas à prendre des mesures exceptionnelles de prudence, pour les jours où l'affluence des touristes est considérable. De plus, les départs ne se font pas aux heures fixées, ce qui met bien des gens dans l'embarras.

Nous transmettons à qui de droit ces réclamations, qui nous paraissent très justement fondées.

 


RADE DE BREST. Transbordement de passagers sur le vapeur Euréka.
auteur inconnu, source : arch. mun. de Brest, cote 2Fi00934

 
22/01/1890 Abordage dans la rade de Brest.

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

Camaret, 20 janvier. — De notre correspondant : — « Le 19, vers 3 h. 1/2 du soir, le bateau à vapeur l'Eurêka a abordé, dans la rade de Brest, la chaloupe File-ton-Nœud, qui était monté par le patron Cloarec (Jean), et son matelot Le Cœur (Guillaume), de Roscanvel.

La chaloupe ne tarda pas à couler bas.

Les deux hommes se débattaient au milieu des flots lorsque le nommé Pichon a détaché le canot du vapeur et s'est dirigé vers eux. Il a été assez heureux pour recueillir les naufragés, que le vapeur a pris à son bord pour les conduire au Fret.

Le bateau abordé est totalement perdu.»

 


Le navire à vapeur à hélice Eurêka quittant le quai du 2e bassin au port de commerce. (détail)

source : archives municipales de Brest, cote 2Fi03540. S

 
23/09/1893 Epidémie de choléra : quarantaine en rade de Brest.

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

Le choléra dans l'Ouest

 

Dans le but d'empêcher la propagation de l'épidémie cholérique qui sévit sur une partie du littoral du Finistère, le ministre de la marine vient de prescrire aux préfets maritimes et aux commandants à la mer de n'accorder, jusqu'à nouvel ordre, aucun congé ou permission aux hommes qui demanderaient à se rendre dans les communes dépendant des quartiers de Brest, Camaret, Douarnenez, Audierne et le Conquet.

D'un autre côté, il ne sera plus expédié de détachements sur Brest, et les inscrits maritimes levés pour le service de la flotte, et appartenant aux localités non contaminées, seront dirigés soit sur Lorient, soit sur Cherbourg.

Les marins présents à Brest en ce moment ne pourront être envoyés en congé ou faire partie de détachements qu'après avoir été soumis à une quarantaine de six jours au lazaret de Trébéron établi en rade.

D'autre part, un ensemble de mesures d'assainissement et de désinfection a été pris par la municipalité de Brest. Parmi ces mesures une des plus efficaces sera sans doute les chasses d'eau de mer dans les égoûts, auxquelles on vient de procéder.

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25/10/1894 Accident au port de commerce de Brest.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

LE DRAME DE LA JETÉE DE L'OUEST

 

Un bateau brisé. — Deux noyés Emporté par une lame. —

La mort d'un mousse. Lutte désespérée. — Sauvetage impossible. Deux cadavres.

 

[...] la tempête a causé hier un épouvantable accident. Le bateau de pêche Saint-Yves, de Camaret, a été jeté sur les rochers de la jetée de l'Ouest et deux jeunes marins, deux enfants, se sont noyés.

Le Saint-Yves avait été construit le 28 juillet 1893 à Camaret. Il jaugeait 2 tonneaux 78. Il appartenait au patron Alix (Sébastien), de Camaret, qui le montait avec son fils Hervé, âgé de 12 ans, et un jeune matelot de 17 ans, Damoy (Alain), qui naviguait depuis un an.

Le Saint-Yves avait quitté Camaret avant-hier pour faire la pêche. Le mauvais temps le surprit. Fuyant devant le vent, il fit route sur Brest et, à deux heures de l'après-midi, il mouillait dans le petit bassin du port de commerce, sous le Château.

La nuit se passa sans encombre, mais hier matin, à onze heures, le patron Alix, voyant la mer démontée, jugea bon de prendre des précautions. Il sauta à terre en disant à son fils de lui jeter une amarre pour amarrer solidement le bateau au quai.

Précaution superflue : un paquet de mer survint presque aussitôt, qui brisa l'amarre comme un fétu de paille et emporta le Saint-Yves, sur lequel se trouvaient le jeune Alix et le matelot Damoy.

Ballotté par les lames, entraîné par le courant, la chaloupe était perdue. Sortant du bassin, elle piqua droit sur la jetée de l'Ouest, où elle devait fatalement se briser.

Horrible drame

Fou de désespoir, le patron Alix et une vingtaine de personnes qui se trouvaient là assistaient impuissants à ce drame. L'état de la mer rendait tout secours impossible et la tempête achevait son œuvre.

Le Saint-Yves, porté avec violence sur les rochers de la jetée, s'entr'ouvrit dans toute sa longueur. Les deux malheureux qui le montaient furent projetés sur les rochers. Damoy, dont la tête avait porté, disparut aussitôt, emporté par une lame. Le jeune Alix lutta désespérément.

On vit d'abord le jeune mousse cramponné à la quille, appelant au secours. Il disparut un instant, puis il reparut, se tenant au mât. Cette horrible lutte dura près d'un quart d'heure, un siècle pour le malheureux père ! Elle se termina, on le devine, par la disparition définitive du mousse.

La mer commençait, à ce moment, à descendre. A midi 15, les deux corps, toujours ballottés par les flots, furent apportés par une lame sur la grève du Château. On les transporta aussitôt dans une des salles du bureau des ponts et chaussées, on alla chercher le docteur Hébert, mais, malgré tous les soins qui leur furent prodigués, on ne put les rappeler à la vie.

Les cadavres étaient couverts de contusions. Damoy, qui a dû être tué sur le coup, avait une partie du cuir chevelu enlevée.

Les constatations légales ont été faites par M. Caubet, commissaire du 1er arrondissement, assisté du docteur Hébert. Les formalités accomplies, les deux cadavres ont été transportés à l'hospice civil.

Les obsèques auront lieu aujourd'hui, à Brest. L'heure n'était pas fixée hier soir.

 

Pour ceux qui restent

Un autre malheur vient s'ajouter pour le patron Alix à celui d'avoir vu mourir son fils sous ses yeux. Le pauvre homme, dont la douleur est épouvantable, n'avait que son bateau pour nourrir sa femme et ses cinq autres enfants. Le Saint-Yves, qui valait 1.200 fr., était son seul gagne-pain. Le voilà dans la misère.

C'est le côté poignant de ces drames de la mer. L'Océan ne prend pas seulement les hommes ; il engloutit aussi la barque, l'instrument de travail. A ceux qui restent, à la mère en larmes, aux petits trop jeunes encore pour la pêche, il laisse le dénûment.

Nos lecteurs ne sont jamais restés insensibles à de pareilles infortunes. Nous leur recommandons tout particulièrement aujourd'hui le patron Alix et sa nombreuse famille. Nous recevrons avec reconnaissance toutes les sommes qu'on voudra bien nous adresser pour eux.

C'est une bonne action qui adoucira, dans une certaine mesure, le malheur qui vient de frapper ces braves gens.

 

Le 18 mars 1895, la Dépêche de Brest annonce le montant total de la souscription : 2.952,20 fr.

 
16/04/1895 Dragage néfaste du goëmon rouge en rade de Brest.

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

Pêches maritimes. — Correspondances de pêche.

 

CAMARET. — Une mesure d'humanité, prise par M. le Préfet maritime de Brest, et dont nos riverains semblaient d'abord très satisfaits, a, paraît-il, son mauvais côté.

Je veux parler du dragage du goëmon rouge en rade de Brest qui ne devait se faire que jusqu'au 1er avril et que M. le Préfet a prolongé jusqu'au 1er mai. Deux bateaux de notre port ont pris part ces jours derniers à ce dragage.

Or, au milieu du goëmon recueilli, on trouve de nombreux poissons à l'état de fretin. Donc comme mesure générale et dans le but de la conservation du poisson, il semble que tout dragage devrait être interdit en rade du 1er ou tout au moins du 8 avril au 1er octobre.

 

MORGAT (en Crozon), 10 avril. — Tous nos pêcheurs se livrent à la pêche du goëmon ; aussi la pêche du poisson est-elle nulle.

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04/05/1895 Pêcheurs de contrebande en rade de Brest.

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

Correspondances de pêche.

[...] CAMARET, 2 mai. — Les neuf dixièmes de nos bateaux, nous écrit notre correspondant, sont partis lundi dernier pour l'île-de-Sein avec casiers et filets à langoustes. Le temps restant au beau, il y a lieu de croire qu'ils feront bonne pêche, d'autant plus qu'on annonce que le poisson est, en ce moment, très abondant dans ces parages.

Partout, sur toutes nos côtes, on se plaint de la diminution du poisson de mer. Les pêcheurs de contrebande sont pour beaucoup dans cette disparition. En effet, il ne se passe guère de semaine qu'il n'y en ait quelques-uns de pris en baie de Douarnenez. C'est une preuve que là on veille ; il n'en n'est pas de même dans la rade de Brest, où l'on chalute en toute saison.

 


LE FRET. Arrivée du vapeur aux Roches Noires.

ed. G.B.

 

Le vendredi 26 avril je quittai Le Fret pour Brest, vers 8 heures du matin, passager sur le bateau qui fait le service entre ces deux villes.

Je remarquai deux bateaux gréés en côtre qui semblaient chaluter à 300 mètres du rivage.

En retournant, le soir, vers 4 h. 1/2, de Brest au Fret, je revis mes côtres du matin qu'un troisième bateau avait rejoints. Tous trois chalutaient. L'un d'eux relevait son filet au moment où nous arrivions en face de lui et nous étions assez rapprochés pour en distinguer les mailles.

Un riverain des environs à qui je faisais remarquer ces abus me répondit qu'il en était ainsi presque en toute saison et à intervalles rapprochés.

Avis à qui de droit.

 
21/05/1895 Pêche à la torpille en rade de Brest.

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

Camaret. [...] — On nous écrit le 18 mai : La défense de Brest a fait mercredi soir un simulacre d'attaque du goulet de Brest et a, à cet effet, lancé des torpilles de fond.

Le lendemain, les riverains du goulet, ainsi que ceux de la côte de Camaret, ont recueilli une grande quantité de poissons, tels que lieus, vieilles, tacots et surtout des sprats, qui avaient été tués par l'explosion de ces engins de guerre maritime.

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07/05/1896 Les vapeurs entre Brest et Le Fret font le plein de militaires.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

Rentrée du 19e d'infanterie. — Le 19e régiment d'infanterie rentrera aujourd'hui à Brest, ses tirs de combat à Telgruc terminés. Le Rapide et l'Euréka, de la Société anonyme des vapeurs brestois, quitteront Brest ce matin, à sept heures, pour se rendre au Fret, où ils prendront un premier détachement. Les autres départs de Brest et du Fret se succéderont sans interruption. Le nombre des hommes à transporter est de 1.250. Le Rapide, pour sa part, peut en prendre 200 chaque fois et l'Euréka 160.

Le régiment entier aura réintégré ses casernements à Brest vers six heures du soir.

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04/06/1897 Un bateau à vapeur essuie des tirs sur la rade.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

BREST — PANIQUE SUR LE RAPIDE

Avant hier, vers sept heures du matin, le Rapide se rendait au Fret. Un certain nombre de passagers se trouvaient à bord, lorsqu'on entendit des sifflements provenant d'un tir effectué par un petit croiseur éclaireur, qu'on disait être venu de Landévennec. Les balles suivaient une direction longitudinale et tombaient tellement prés du Rapide que le moindre ricochet latéral pouvait amener un accident. On tirait sur des bouées flottantes, prés desquelles le bateau devait forcément passer pour suivre sa route habituelle.

Le passage du bateau n'a pas semblé préoccuper les tireurs ; il eut suffi d'une suspension de cinq minutes pour permettre au Rapide de dépasser la zone dangereuse. Une véritable panique s'est produite à bord et les passagers ont dû se défiler à l'abri des cloisons de tôle qui entourent la machine.

Il nous suffira de signaler le fait à l'autorité compétente pour qu'elle donne des ordres à l'effet d'empêcher à l'avenir que pareille chose se reproduise.

 

 
28/06/1897 Du transport des bicyclettes en rade de Brest.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

SPORTS

Le transport des bicyclettes

Nous avons reçu la lettre suivante :

« Brest, le 25 juin 1897.

« Monsieur le rédacteur en chef,

« J'ai l'honneur de recourir à votre extrême bienveillance en vous priant de vouloir bien insérer l'article ci-dessous dans les colonnes de votre estimable journal.

« En lisant dans la Dépêche d'hier matin un article de M. Henry Calais sur le « Pardon de Saint-Jean », je vois dans les dernières lignes une protestation formulée contre l'abus de faire payer aux cyclistes qui passent par le bac de Plougastel 0 fr. 20 pour leur bicyclette et 0 fr. 10 pour leur personne (car, si je ne me trompe, ce sont bien là les deux sommes que j'ai réglées jeudi au préposé, et non 0 fr. 25 et 0 fr. 05 comme le mentionne l'article en question). Mais ce détail a du reste peu d'importance, puisque le total reste le même dans les deux cas, 0 fr. 30 pour le cavalier et sa monture d'acier et tout cela pour une traversée de 800 mètres. C'est navrant !

« Quel abus, en effet ! alors que les veaux, les porcs paient moins que les bicyclettes, et Dieu sait si c'est agréable de voyager avec ces derniers messieurs, qui ne cessent, pendant tout le trajet, de vous assourdir de leurs cris stridents et de vous encombrer de leur sale personne !...

« Si encore nos pauvres bécanes étaient, sur ce bac, installées soigneusement ; mais non, elles sont couchées, je ne sais comment, sur les plats-bords, ou bien forcées entre deux bancs. Et qu'un des passeurs vienne à laisser tomber sa lourde gaffe ou son pesant aviron sur votre cadre ou sur vos rayons. Qu'obtiendrez-vous si vous réclamez? Un retapage plus ou moins grossier de la machine endommagée, qui cédera sous vous à la première occasion ; et encore, l'obtiendrez-vous ce retapage ? Non, c'est abusif !

« Et sur les bateaux de la rade ? C'est encore pis ! Pour aller de Brest au Fret, par exemple, on vous demande 0 fr. 30 pour une bicyclette, alors qu'une voiture d'enfant, à quatre roues, fait la traversée à l'œil !... Si un garage quelconque — qui serait si simple à établir — était au moins réservé aux machines des cyclistes, on ne regretterait peut-être pas autant ses six sous. Mais non, rien ; on arrive à bord, on ne sait où se fourrer avec sa noble compagne, puis, finalement, on prend une grande résolution, celle de s'asseoir sur un paquet de cordages, avec sa bicyclette sur ses genoux. C'est très intéressant, comme vous le voyez, surtout quand on a payé 0 fr. 80 pour soi et sa machine. Et bien heureux encore, quand sur ces bateaux on ne crève pas ses pneus. Le fait m'est arrivé dernièrement : en roulant ma bicyclette sur le port pour essayer de la caser, j'ai trouvé le moyen de ramasser deux clous, un à l'aller, l'autre au retour. Encore une fois, c'est de l'abus ! Quand je pense que pour la modique somme de 0 fr. 10, on peut faire voyager cinq ou six bicyclettes ensemble ! Quelle différence avec nos bons vapeurs brestois et notre excellent bac !


LE FRET. Débarquement des voyageurs sur le quai du Fret, vers 1898.
photo R. Boëlle, photographe-éditeur, Brest

Allons, un bon mouvement, messieurs les directeurs de la S. V. B. et monsieur l'adjudicataire de l'entreprise du bac de Plougastel, et réduisez le tarif pour le passage de nos machines ; vous verrez que les cyclistes se présenteront en plus grand nombre à vos guichets et vous n'y perdrez pas, au contraire. Il y a de très jolies promenades à faire à vélo du côté de Camaret, Morgat, Le Faou, Landévennec, etc. Facilitez donc l'accès de ces endroits-là aux vélocipédistes en supprimant quelques sous sur le péage de leurs bécanes, ils vous en sauront gré, soyez-en sûrs.

« Veuillez agréer, etc., etc.

« Un cycliste. »  

 
20/07/1900 Les mendiants du Bougainville à Lanvéoc.

article issu de : Armée et Marine

 

Campagne du Bougainville - Journal d'un élève

 

Vendredi 20. — C'est aujourd'hui que commence réellement la campagne de baies, car c'est la première journée passée complètement sur le Bougainville.

A cinq heures trois quarts, branle-bas et aussitôt la toilette faite nous déjeunons : deux canots sont mis à notre disposition pendant que l'équipage lave et brique le pont. Appareillage à onze heures; nous nous dirigeons vers le goulet. Les voiles sont enverguées au mât de misaine et au grand mât par l'équipage; le mât d'artimon nous est réservé, car nous sommes peu nombreux. Après un tour dans la baie de Camaret, le Bougainville rentre en rade pour prendre les trois groupes qui doivent avoir terminé leurs examens.

Nous stoppons non loin du Borda; la chaloupe accoste avec son chargement qui s'agite, joyeux de monter à bord : hamacs, sacs, caisses de vivres passent par les sabords; le transbordement est vite fait.

Les nouveaux arrivés vont connaître à leur tour la lutte qu'on engage avec son bazar pour le comprimer dans la petite boîte du vestiaire. Ils s'occupent à ce laborieux travail pendant que le Bougainville fait route pour Lanvéoc, où nous mouillons vers quatre heures, à 300 mètres de la plage.

Les canots sont amenés, nous partons à terre: l'escalade de la côte est rapidement faite, nous nous éparpillons dans les fermes, quêtant du lait, du beurre et du pain noir : un bordache a toujours faim ! Mais déjà le rappel est en tête de mât; vite, à travers champs, descendons vers la plage : grimper sur les talus, sauter les fossés, c'est bon cela.

Les deux heures de liberté ont passé trop vite.

 

 
21/07/1900 Petit frisson en rade.

article issu de : Armée et Marine

 

Campagne du Bougainville - Journal d'un élève

 

Samedi 21. — Bonne promenade en canot ce matin.

Après avoir remonté au plus près jusqu'à l'île Longue, nous rangeons grand largue toute la côte depuis Le Fret jusqu'à Lanvéoc.

Appareillage à la voile vers onze heures pour remonter vent arrière la rivière de Landévennec. Par le travers des roches Bindes nous rentrons notre voilure, car le chenal devient sinueux et sur certains alignements le vent gênerait.

Voici la pointe de Landévennec; nous donnons du tour et nous nous présentons devant le mouillage des bâtiments en réserve.

C'est une oasis : couvrant la côte escarpée, de hautes sapinières descendent jusqu'à l'eau bleue et l'odeur chaude de l'été dans les bois arrive jusque sur la rivière qui miroite, noyée de soleil. Le Magellan, le Tourville, le Duquesne et l'Aréthuse semblent dormir, immobiles, dans la lumineuse transparence de midi.

Il nous est impossible de descendre à terre; nous ne verrons pas le tombeau du roi Gradlon, ni la statue de saint Corentin. Enfin !... Il faut être à quatre heures le long du Borda pour embarquer les derniers groupes. [...]

Les derniers camarades embarquent vers quatre heures et demie, nous sommes au complet : qu'il fera chaud ce soir dans le poste où nous serons serrés comme des sardines !

 


BREST. Le Bougainville manœuvrant en rade de Brest.
collection H. Laurent, Port-Louis

 

Le Bougainville reste au corps-mort. Ce soir les couleurs seront commandées par le major et la garde composée d'élèves : ainsi le veut la tradition. Il n'y a pas à dire, on a beau avoir déjà vu cela, quand soi-même, en tenue n° 1, devant ses camarades au port d'armes, on commande pour la première fois : « Envoyez ! » et que, dans le rose du soir, le pavillon tricolore descend lentement, salué par les clairons, on se sent un petit frisson sur la chair.

 
07/11/1900 Pêche : la sardine est dans la rade.

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

CAMARET, 5 novembre. — Nos bateaux sardiniers ne rencontrent plus la sardine dans les environs immédiats de la baie de Camaret; pour en trouver, ils doivent se rendre dans la rade de Brest.

Décidément cette rade est devenue la réserve aux sardines pour l'hiver. Elle en est, paraît-il, remplie en ce moment, depuis la Cormorandière jusqu'à Landévennec.

Chacun se rappelle combien de millions de sardines les marins de Douarnenez ont pêché dans cette rade pendant les hivers 1898 et 1899.

Plusieurs y ont gagné de l'argent, mais ils ont dû le rembourser cette année aux Norvégiens, car ce sont ces pêches d'hiver qui ont épuisé les réserves de rogue des années dernières. Ce ne sera pas les hauts prix de la rogue qui empêcheront les Douarnenistes de revenir cet hiver vers Brest. Les pêcheurs de Camaret qui y sont en ce moment ne font guère que des marées de 4 à 6.000 ; quelques-uns vont à 10 et même 12.000 poissons, mais pêchés en 2 ou 3 baillées.

La sardine, qui est du moule de 48 m/m, se vend de 8 à 9 francs le mille.

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02/06/1902 Pourquoi ne pas utiliser la cale neuve ?

article issu de : La Dépêche de Brest

 

Tribune Libre - La cale neuve de Roscanvel-Quélern

 

Roscanvel-Quélern, 31 mai.         

Monsieur le rédacteur en chef,

Jusqu'ici, nous n'avions de cale ni à Roscanvel ni à Quélern permettant d'accoster à toute marée. Cette lacune vient d'être comblée. En effet, une cale vient d'être construite à Beg-ar-Grun, entre Roscanvel et Quélern; les travaux étaient terminés le 31 août 1901.

D'un autre côté, une superbe route de dix mètres de largeur permet l'accès de la cale neuve. C'est donc tout ce qu'il faut pour embarquer et débarquer avec la plus grande facilité, et cela à toute heure de marée. J'ajoute que ces travaux, qui ont coûté cent et quelques mille francs, ont été exécutés principalement pour l'approvisionnement des forts de la côte.

Pourquoi les canonnières de l'Etat et les bateaux de la rade qui viennent apporter dans les forts soldats, matériel et vivres, sont-ils contraints de ne pas accoster à la nouvelle cale et continuent-ils à débarquer soit à la vieille cale de Roscanvel, où il est d'ailleurs impossible d'aborder à certaines heures de marée, soit à Quélern, où l'accostage, à quelque heure de marée que ce soit, est chose également très difficile, pour ne pas dire plus, par suite du manque d'eau ? En effet, personnel, matériel et vivres sont le plus souvent débarqués à dos d'homme, et cela au prix de très grandes difficultés.

La superbe cale dont il est question plus haut, faite pour faciliter un service très important, semble avoir été oubliée aussitôt terminée. Nous aimons à croire qu'il suffira de signaler le fait à qui de droit pour faire cesser cet état de choses invraisemblable.

Veuillez agréer, etc.

X., Y, et Z.

 


ROSCANVEL. Cale de Beg ar Grun
photo R. Boëlle, Brest

 
10/08/1903 Insubordination d'artilleurs casernés à Quélern.

article issu de : Ouest-Éclair (Rennes)

 

Un cas d'insubordination

 

Au tour des artilleurs coloniaux.Brest, 9 août. Un fait assez grave s'est produit hier, au moment du départ du vapeur express pour Quélern et Roscanvel. Deux artilleurs des batteries coloniales, casernés au fort de Quélern qui étaient venus le matin à Brest en congé en même temps qu'une dizaine d'autres militaires, refusèrent formellement de s'embarquer le soir pour rejoindre Quélern.

L'un d'eux, Félix Boussard, canonnier de 2e classe, se jeta à l'eau avec son ceinturon et sa baïonnette et se dirigea vers le large.

Le deuxième artilleur suivit son exemple. Le maréchal des logis chef du détachement réussit, aidé par quelques hommes, qui prirent une embarcation, à s'emparer des deux mutins qui furent hissés à bord du vapeur.

En cours de route, ces hommes proférèrent des menaces contre leur chef. A leur arrivée à Quélern, ils furent écroués en prison.

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19/08/1903 Expérience en rade de Brest : l'armée tire sur un de ses navires

article issu de : Ouest-Éclair (Rennes)

 

UNE EXPÉRIENCE SENSATIONNELLE

 

Tir à obus contre une tourelle du Suffren

L'EXPÉRIENCE A EU LIEU — Arrivée de M. Pelletan — Les préparatifs — Deux tirs d'essai — L'obus sur la tourelle.

Brest, 18 août. — Le ministre de la marine est arrivé à Brest pour assister aux expériences de tir réel contre le Suffren. Le ministre a été reçu à la gare par l'amiral Gourdon, préfet maritime par intérim, commandant en chef de l'escadre de la Méditerranée.

M. Pelletan s'est aussitôt embarqué dans le canot du préfet maritime pour se rendre sous l'île-Longue.

Dès 6 heures du matin le Suffren et le Masséna s'apprêtaient pour l'expérience. Les torpilleurs 137, 138 et 87 sont sur les lieux donnant la chasse aux embarcations qui sont très nombreuses : la rade se trouve bientôt nettoyée de tout bâtiment.

La 14e batterie d'artillerie barre le passage de l’île-Longue et la 16e batterie la pointe Espagnole de Roscanvel et toute la zone militaire qui se trouve dans le champ de tir.

La tempête s'est calmée. Le vent ne souffle presque plus, la mer est très belle, et vers 9 heures le soleil se montre. A 9 heures et demie, le ministre aborde le Masséna, le pavillon du ministre est hissé.

Toutes les embarcations du Suffren ont été débarquées comme cela se produirait en temps de guerre.

Il se fait un grand mouvement à bord des deux bâtiments. Tous les hommes disparaissent sous le pont cuirassé; plusieurs essais de pointage ont lieu.

 

Les premiers coups

A 9 h.54, les deux cuirassés arborent le pavillon rouge, signal de tir. A 9 h.56, un éclair, puis une colonne énorme de poussière, de rocailles s'élève; une pluie de cailloux et de débris de projectiles retombe à la mer par ricochets à plusieurs centaines de mètres tout autour des deux cuirassés.

La charge de poudre était calculée pour donner l'impression d'une charge de guerre tirée à 1.500 mètres ; le coup a été lancé dans la cible de repérage, on visait l'enregistreur de vitesse.

Ou se prépare pour un deuxième coup d'essai qui est tiré à 11h.12. Ce coup va frapper encore dans la montagne mais cette fois plus bas et les mêmes phénomènes de labourage du sol et de ricochet se reproduisent.

Après le deuxième coup d'essai, un va et vient se produit sur le Suffren et le Masséna. On constate les essais. le canon est pointé à nouveau, mais beaucoup plus bas, en plein sur la tourelle.

 

Le coup décisif

A 11 h.36, un éclair, puis un coup sec, dur; c'est le choc du projectile sur la tourelle.

Du point où nous sommes placés, nous apercevons distinctement, avec une jumelle marine, une large tache noire sur la tourelle. Tous les officiers se précipitent pour constater les effets.

Le pavillon du Ministre est enlevé du Masséna. Le Ministre débarquera à 5 heures au pont Gueydon.

 
10/02/1904 Explosion à bord d'un vapeur de la rade, à l'île-Longue

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

Brest. — Un accident grave s'est produit dimanche matin à bord du vapeur Cotentin, qui fait le service entre Brest et Le Fret. La chaudière a fait explosion en face de l'île-Longue, brûlant très grièvement le mécanicien Armand Le Frout et le chauffeur Pierre Piclet. Le Cotentin a été remorqué à Brest par le vapeur Eurêka, venant de Lanvéoc. Les deux blessés ont été transportés à l'hospice. Leur état est grave.

BREST. Bateau du Fret dans les passes.

08/04/1908 Un chaland de Brest, chargé de vase, coule.

article issu de : Le Finistère (Quimper)

 

Disparitions en mer.

 

Le tribunal civil de Quimper vient de rendre, sur le pourvoi d’office et à la requête de l’administration de la Marine, un jugement qui déclare constant comme ayant eu lieu en mer, le décès de François-Jean-Joseph-Marie Kernaléguen, marin-pêcheur, survenu dans les circonstances suivantes :

Le 30 janvier 1907, à 3 h.45 du matin, le matelot Kernaléguen se trouvait, comme ouvrier, en service à bord du chaland n°5 de l'entreprise J. Dietz et Monnin, de Brest, chaland non muni du rôle d’équipage. Ce chaland, remorqué par le vapeur Bec d’Ambes, était dirigé sur Roscanvel où il devait déposer sa charge de vase provenant des dragages de la rade-abri.

Par suite d’une grosse mer, le chaland coula sous sa charge et le matelot Kernaléguen disparut. Son corps ne fut pas retrouvé malgré les recherches faites par le remorqueur sur les lieux du sinistre.
Il est à remarquer que Kernaléguen ne savait pas nager et que, de plus, il portait des sabots-bottes garnis de cuir, objets assez lourds et qui ont dû paralyser ses mouvements.

Le tribunal a fixé le décès au 30 janvier 1907, et ordonné la transcription du jugement sur les registres de la commune de Douarnenez, dernier domicile du marin disparu.

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20/12/1908 Encore un abordage avec un torpilleur de Brest !

article issu de : Le Courrier du Finistère (Brest)

 

Crozon (Le Fret)

Abordage. — Le 10 décembre, la chaloupe [Icoupdan], patron Raoult, du port du Fret, se rendant à Plougastel pour livrer ses coquilles Saint-Jacques, vers 3 h. 15 du soir, lorsqu'il fut abordé par le torpilleur Corsaire, à environ 600 mètres de l'île Ronde.

Cette embarcation a eu deux bordages et une membrure cassés, ainsi que le support du grand mât.

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26/01/1910 Demande horloger. Merci.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

L’horloge du port de commerce de Brest.

Souvent l'horloge du port de commerce reste en panne, soulevant de vives récriminations, étant donné les services qu'elle rend aux habitants du port, aux navigateurs, etc.. Mieux vaut encore son arrêt complet que de la voir marquer l'heure avec dix minutes de retard, ce qui cause de fâcheux ennuis aux voyageurs utilisant les bateaux de la rade.

C'est ainsi qu'hier plusieurs incidents se sont produits à l'embarcadère. Le matin, d'infortunés artilleurs casernés dans des forts de la côte sud, chargés de provisions, qui s'étaient fiés à l'horloge du port, ont manqué le départ du bateau.

Heureux s'ils ne sont pas punis pour ce retard involontaire. L'après-midi, quatre habitants de Crozon sont arrivés cinq minutes trop tard, alors que l'heure du départ du bateau du Fret n'était pas encore atteint par l'horloge en question. Ils ont dû rester dans notre ville jusque ce matin.

Si l'horloge ne peut fonctionner normalement, qu'on la supprime ou qu'on la remplace.

 

 
16/06/1912 Grève des vapeurs de la rade.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

Les équipages des 9 vapeurs de la Société des Vapeurs brestois sont en grève depuis 5 jours, toute communication avec les ports de la rade est suspendue.

Le dimanche arrive, les régates du Fret sont programmées... comment les Brestois vont-ils venir ?

La veille, M. Péchin, gérant de l'Hôtel de la Mer, à Morgat, a annoncé qu'il a fait venir hier, à Brest, son bateau automobile Le Comtois, qui, en été, fait des voyages réguliers de Morgat à Douarnenez. Ce navire mixte assurera, pendant la grève, le transport des excursionnistes jusqu'au Fret (voir aux annonces.)

Mais les grévistes veillent...

 

La grève

[...] Le bateau-automobile Comtois, appartenant à M. Péchin, a commencé hier son service régulier entre Brest et Le Fret. Ce navire, qui peut emporter 40 personnes, devant partir du 1er bassin à 4 h. 30, les grévistes arrivèrent vers quatre heures à la cale d'embarquement, afin de s'assurer si l'équipage du Comtois était en règle avec l'inscription maritime. Le patron Belbéoch, qui délivrait les tickets, fut invité par M. Cadiou, administrateur de l'inscription maritime, en présence de M. Philipot, premier adjoint au maire, remplaçant M. Masson, maire, retenu au conseil général à Quimper, à montrer le rôle d'équipage. On constata que le nombre de passagers que pouvait porter le navire n'était pas mentionné et que, d'autre part, le brevet de patron borneur dont est titulaire M. Belbéoch ne figurait pas sur le rôle déposé à l'inscription maritime.

Ces constatations auraient pu empêcher l'appareillage du Comtois, à bord duquel une trentaine de passagers avaient déjà pris place, mais l'administrateur de l'inscription maritime et les grévistes consultés ne s'opposèrent pas à son départ, tout en faisant des réserves pour les voyages à venir si le patron Belbéoch ne se mettait pas en règle. M. Péchin, prévenu de l'incident, a fait les démarches nécessaires pour que son navire puisse continuer à naviguer régulièrement. Après le départ du Comtois, les grévistes se dispersèrent sur les quais.

[...]

Le bateau automobile Comtois, dont nous avons annoncé la mise en service sur la ligne de Brest au Fret, ne prendra aujourd'hui que les voyageurs à destination de l'Hôtel de la Mer, à Morgat (voir aux annonces les heures de départ).

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15/02/1913 Un torpilleur coule une barque de pêche de Camaret.

article issu de : Le Courrier du Finistère (Brest)

 

Camaret-sur-mer

Barque de pêche coulée par un torpilleur

Jeudi soir, vers 7 h. 30, dans une nuit noire, les torpilleurs mobilisés, évoluaient en rade. L'un d'eux, le 305 aborda par l'arrière le bateau de pêche Volonté de Dieu de Camaret, qui naviguait sans feu.

Le bateau de pêche disparut sous l’eau ; le patron, Eugène Cam, put rester sur l’eau, jusqu'au moment où un canot du torpilleur vint le prendre ; le marin Pierre Mazéas, âgé de 33 ans, coula et se noya.

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30/08/1913 Concurrence.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

Mise au point

Le Conseil d'administration de la Société anonyme des vapeurs de la presqu'île de Crozon nous demande, en réponse à la note parue le 26 courant, sous le titre Calomnies, l'insertion du rapport suivant :

Je soussigné, capitaine du bateau à vapeur Jacques Cartier, déclare que le 11 août 1913, lors du départ de Brest pour le Fret à 7 h. 30 du matin, le Jacques Cartier était avant le bateau à vapeur Crozon lorsque arrivé à contourner le quai de la Santé le Crozon vint me couper la route. Voyant les risques que le capitaine encourait, je dus, pour éviter toute catastrophe, faire stopper les machines.

Le même cas s'est renouvelé le même jour pour le départ de 4 h. 30.

Le 18 août, à 7 h. 30 du matin, le même cas s'est renouvelé.

Tel est le rapport sincère et véritable que je déclare.

Brest, le 19 août 1913.

Le capitaine, COHÉLÉACH.

 

Je soussigné certifie que les faits constatés sont exacts.

PENNETON.

 

Je soussigné, certifie que le 18 août un abordage a été évité, grâce à la présence d'esprit du capitaine.
Les faits relatés dans le rapport ci-dessus sont exacts.

ROMIEU, rue Choquet de Lindu.

 

 


LE FRET. Arrivée du vapeur.
photo Y. Le Bourdonnec, edit. Brest

Nous ignorons si cette photo est celle d'un vapeur de la Société anonyme des vapeurs de la presqu'île de Crozon. Si vous avez des renseignements à ce sujet...

Cette société a été créée au début de ce mois d'août 1913.

 
16/12/1913 Les super-pouvoirs du garde-maritime de Landévennec.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

Tribunal correctionnel de Brest,audience du 15 décembre

[...] Police de la pêche

— Michel André, 29 ans, marin-pécheur à l'Hôpital-Camfrout, est poursuivi pour avoir dragué des huîtres à l'entrée de la rivière Aulne et sur le banc de Prioli, lieux interdits pour ce genre de pêche. Dix francs d'amende.

— Nicolas Le Née, 26 ans, marin-pêcheur à l'Hôpital-Camfrout, a commis la même infraction. Dix francs d'amende.

— Jean-François Le Berre, 32 ans, marin-pêcheur à Logonna-Daoulas, a dragué sur le banc de Port-Maria. Dix francs d'amende.

— Vincent Herrou, 37 ans, marin-pêcheur à Logonna-Daoulas, a dragué sur le banc de Port-Maria. Dix francs d'amende.

— Pierre Galéron, 34 ans, pêcheur à L'Hôpital-Camfrout, a également dragué au même endroit.

Le garde maritime Roscongard, de Landévennec, qui a dressé ces divers procès-verbaux, ne se souvient plus des faits ; aussi s'est-il muni d'un cahier de notes qu'il parcourt péniblement à l'aide de binocles juchés sur l'extrémité de son nez.

Tour à tour, les pêcheurs protestent de leur innocence et affirment qu'ils se trouvaient à l'heure relevée par le procès-verbal en d'autres lieux, ou qu'ils n'ont dragué qu'en des endroits permis. Mais le garde déclare, avec force explications, qu'à l'aide de sa longue-vue il a fort bien pu lire, à une distance d'un kilomètre, les numéros portés par les barques.

Comme ses camarades, Galéron s'entend infliger dix francs d'amende, et il en est de même pour Jean Tisien, 53 ans; Yves Muzellec, 31 ans, pêcheurs à L'Hôpital-Camfrout, qui ont également dragué sur le banc de Prioli.

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14/08/1915 Evasion du camp de l'Ile-Longue, en Crozon.

article issu de : Le Courrier du Finistère (Brest)

 

CROZON

Prisonniers allemands évadés. — Trois prisonniers allemands détenus à l'Ile-Longue se sont évadés dimanche soir du camp. Profitant d'un moment où la surveillance était un peu relâchée, ils descendirent à la cale où se trouvait amarrée une baleinière faisant le service de l'Ile. Les trois allemands sautèrent dedans et firent force rames pour aller débarquer à la pointe de l'Armorique où ils abandonnèrent la baleinière.

Mardi, les fugitifs demandèrent à un paysan la route pour se rendre au Faou. Le brave homme s'empressa de prévenir les autorités, cependant que les Plogastelliz, armés de fourches, faisaient bonne garde autour d'eux dans une garenne de Kergollet, où ils furent cueillis par les gendarmes.

 


CROZON. Au camp d'internement de l'Ile-Longue.
source : Marine Nationale

 
09/09/1915 Distraction et balade en mer pour les poilus blessés.

article issu de : La Dépêche de Brest

 

La promenade des blessés en rade

Deux jours avant son départ, j'étais allé serrer la main à cet excellent Français qu'est M. le vice-amiral Berryer. Avec sa bienveillance habituelle, il me parla de nos formations sanitaires. Au fil de la conversation, je lui racontai ce qui venait de m'arriver. Traversant le pont pour aller vers Recouvrance, je vis quatre soldats qui, les yeux écarquillés, regardaient le va-et-vient des embarcations. Deux heures après, repassant au môme endroit, je les trouvai dans la même posture. Je les abordai et leur dis :

Or, ça! mes p'tits, ce que vous voyez là est donc bigrement intéressant pour que vous restiez ainsi en extase !

Ah! c'est que, voyez-vous, monsieur, me répondirent-ils, nous sommes de l'intérieur et n'avons jamais vu la mer.

Et vous voudriez, sans doute, la voir d'un peu plus près, n'est-ce pas ? Qu’est-ce que vous diriez d'une promenade en rade ?

Leurs yeux jetèrent des flammes. Mais, croyant que je plaisantai, ils ne me firent aucune réponse. Je me dis qu'il serait vraiment malheureux de laisser ces... braves s'en aller sans avoir satisfait cet ardent désir.

M. le vice-amiral Berryer, qui, derrière une figure sévère, cache un cœur émotif, accueillit ma demande avec sympathie. Après un coup de téléphone à la direction du port, il fut entendu qu'en principe une canonnière, plusieurs fois par semaine, serait mise à la disposition des blessés. Je n'avais plus qu'à voir M. le médecin général pour les détails de ces excursions. [...]

 


BREST. Hôpital auxiliaire du lycée de Brest.
source : arch. mun. de Brest, cote 3Fi120-396

 

 

Quelques jours après ma démarche, j'eus communication de la circulaire suivante : [...]

« Des promenades en mer pour les blessés et malades convalescents des formations sanitaires de la place que MM. les médecins-chefs jugeront en état de pouvoir bénéficier de cette distraction auront lieu, temps permettant, à compter du 6 septembre, suivant le tableau ci-annexé.

« Une canonnière couverte, munie de quelques bancs sera affectée à ce service.

« Le départ aura lieu à 13 heures, pont Gueydon, rive droite, et le retour se fera vers 15 h. 45. L'itinéraire est le suivant : Ile Ronde, Lanvéoc, île Longue, Pointe Espagnole, côte sud du goulet jusqu'à Cornouailles, retour en rade par la partie nord du goulet. [...]

Le 6 septembre, hôpital principal, 120 places. Le 8 septembre, hôpital des mécaniciens, 60 places; hôpital de l'arsenal, 60.

Le 10 septembre, hôpital n° 1 (Saint-Louis), 35 places; hôpital n° 2 (Industrie), 35 pl.; hôpital n° 13 (Fautras), 50 places.

Le 16 septembre, hôpital n° 3 (Ménagère), 40 places; hôpital n° 4 (Carmélites), 80 places.

Le 18 septembre, hôpital n° 5 (frères de Kérinou), 15 places; hôpital n° 6 (Immaculée Conception), 15 pl.; hôpital n° 7 (Sanquer), 15 pl.; hôpital n° 11 (Bonne Nouvelle), 15 pl.; hôpital n° 12 (groupe scolaire), 15 pl.; hôpital auxiliaire n° 5 (Croix-Rouge), 15 pl.; hôpital auxiliaire des Femmes de France, 3 pl. ; hôpital dépôt de Kervallon, 27 places.

Le 20 septembre, hôpital n° 8 (petit lycée), 86 places; hôpital n° 9 (Retraite), 30 pl.; hôpital n° 10 (Bon Secours), 4 places.

Le 22 septembre, hôpital-dépôt de la Villeneuve, 120 places.

Le 28 septembre, hôpital principal, 120 places.

Le 30 septembre, hôpital-dépôt de la Villeneuve, 120 places.

Je n'avais plus qu'à remercier M. le médecin général au nom des blessés. La promenade a eu lieu lundi et hier mercredi. Il faisait un temps idéal : une mer de soie bleue, un ciel de cristal, limité à l'horizon par une brume d'argent. Le périple, autour de notre merveilleuse rade, sous des jeux de lumière, d'une douceur exquise, ravit nos poilus. Nous sommes heureux d'avoir pu mêler pour eux l'utile à l'agréable, comme le conseille le poète latin : Omne tulit punctum qui miscuit utile dulci.

Je regrette vivement de ne pouvoir accompagner les excursionnistes, mais demain deux membres de notre comité du 14 juillet embarqueront avec eux à bord de la canonnière pour les distraire, leur décrire nos horizons familiers et leur servir quelques douceurs.

Le départ aura lieu à une heure du pont Gueydon. Avis à ceux de nos concitoyens qui ont manifesté le désir de remettre des cigarettes à nos braves pour la traversée.

D'une conversation que j'ai eue avec un aimable administrateur de la compagnie des chemins de fer départementaux, j'ai tout lieu d'espérer que cette compagnie, avant peu, organisera pour nos blessés un train sur Portsall. Ce sera le voyage par terre après le voyage par mer.

Nous ne gâterons jamais trop ceux qui ont versé leur sang ou ont compromis l'intégrité de leurs membres pour la défense de la patrie.

Dr CARADEC.     


P. S. — A l'hôpital de la Croix-Rouge, il y a un petit soldat atteint de fracture de la hanche. Il va être débarrassé du moule de plâtre qui l'enserre depuis trois longs mois. Déjà, il se réjouit de s'asseoir ou tout au moins de s'allonger. Mais, voilà, il faudrait une chaise-longue — oh! pas celle d'une duchesse! — non, une chaise-longue, tout simplement en paille, pour que ce petit pût être transporté dans la cour et jouir du radieux soleil du moment...

Quelle est l'âme charitable qui nous donnera cette chaise-longue ?... et une autre aussi (comme je suis gourmand !) pour un pauvre blessé de l'auxiliaire n° 5 qui, atteint de phlébite, doit faire sans tarder son premier lever. Ces chaises-longues rendraient de grands services... car, avant peu, nous pouvons nous attendre à des événements sensationnels gui rempliront, hélas! nos hôpitaux.

 
25/09/1916 Tentative de suicide ?

article issu de : La Dépêche de Brest

 

Un soldat se jette à l'eau. — Hier après-midi, le soldat Michel C., du 135e d'infanterie, s'est jeté à l'eau au 5e bassin. Fort heureusement le portefaix Péoch n'hésita pas à se porter au secours du malheureux soldat, qui se serait vraisemblablement noyé sans son intervention.

Michel C., originaire de Camaret, est actuellement en permission de six jours du front.

Si vous avez une illustration pour cet article...    

D'autres articles seront rajoutés ultérieurement, mais d'ici là nous vous signalons une très
bonne enquête de Ch. Léger en 1922 sur la disparition des coquillages en rade de Brest.


COMMENTAIRE



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Question anti-robot
: quel est le jour de la semaine avant vendredi ?


 

 

 

 

29 août 2014

Superbe, bien fait, un grand merci.

 

12 septembre 2022

Travail de géant, passionnant pour moi qui suis passionné d'histoire maritime locale

Marcel Le Roux, Président fondateur de FINIST'MER

 

 

 

 

 

 

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