Cette copie de carte postale est vraisemblablement la pire de toute notre collection mais elle est intéressante car elle est prouve que, tout comme les yaourts, et contrairement à ce que l'on pense d'ordinaire, la perpétuité a une date de péremption...
Voici l'histoire.
Les époux Jacquin de Margerie ont une maison à Morgat, la villa Jeanne-d'Arc, construite au-dessus du port au début du XXe siècle (elle sera agrandie, deviendra l'Hôtel de la Montagne, et sera bombardée en 1944). Ils y viennent régulièrement en villégiature avec leurs nombreux enfants.
Entre 1914 et 1918, trois de leurs fils partent sur le champ de bataille et... en reviennent ! (l'un d'entre eux, Alain, deviendra le grand-père de Christophe de Margerie, le p.-d.g. de Total, mort en octobre 2014 dans un accident d'avion).
Le miracle valait remerciement : ce fut un calvaire, édifié à proximité, à une cinquantaine de mètres du bord de la falaise du Kador.

CALVAIRE du GADOR
Merci mon Dieu d'avoir protégé nos trois fils
GERARD HUBERT ALAIN
1914 - 1918
Ch. Jacquin de Margerie - Ch. Rohault de Fleury
Par acte notarié (REVEL Paris nov. 1927) ce calvaire et
l'avenue menant à la mer ont été réservés à perpétuité.
L'idée est belle.
Et le calvaire très émouvant.
Mais il y a belle lurette que le Christ n'a plus vu la mer, et que l'avenue menant à elle s'est refermée...